Le premier Premier ministre du Québec :
un inconnu

D’après un sondage, 94 % des Québécois ne savent pas qui a été le tout premier Premier ministre de la province. Un résultat qui désole la Coalition pour l’histoire, qui a mené cette étude pour sensibiliser la population aux lacunes de l’enseignement de notre passé collectif.
Pierre-Joseph Olivier Chauveau serait probablement surpris de savoir que son passage comme premier ministre du Québec est ignoré par l’écrasante majorité de Québécois.

La Coalition pour l’histoire et la Fondation du Prêt d’Honneur ont demandé à Léger Marketing de poser la question suivante : « Qui a été le tout premier Premier ministre de l’histoire du Québec ? » Seule exigence, répondre spontanément à la question.
Des 1021 Québécois qui ont été sondés en décembre dernier, seulement 6 % d’entre eux ont obtenu la bonne réponse. À la lumière des résultats, la coalition estime « qu’un redressement est urgent et que des correctifs doivent être apportés à tous les ordres d’enseignement ».

Qui était Pierre-Joseph-Olivier Chauveau ?
Pierre-Joseph-Olivier Chauveau fut nommé premier Premier ministre du Québec par le lieutenant-gouverneur le 15 juillet 1867. Conservateur, il a été élu formellement à la tête du gouvernement avec une confortable majorité lors de la première élection en septembre suivant.

Avocat de profession, c’est d’abord la Rébellion des Patriotes qui l’amena en politique active. Co-fondateur de la Société Saint-Jean-Baptiste de Québec, il briguera les suffrages dans le comté de Québec en 1844. Il n’a que 24 ans lorsqu’il est élu député.

Son intérêt pour les chemins de fer l’amena à se lier d’amitié avec George-Étienne Cartier. Une rencontre qui façonnera son avenir politique. C’est lui qui l’a fait nommer surintendant du bureau d’Éducation à Montréal.

La petite histoire veut que lors d’un voyage en Europe, où il s’en va observer de plus près les systèmes d’éducation, Chauveau côtoie dans le bateau George-Étienne Cartier et John A. Macdonald. Ces derniers s’en vont au même moment demander l’accord de l’Angleterre pour former le Canada.
À l’époque, Cartier et Macdonald voyaient Joseph Cauchon à la tête de la province de Québec. Mais Chauveau, qui a démontré sa capacité à concilier catholiques et protestants à l’éducation, en a fait un choix intéressant.

Un Québec à bâtir
Comme premier gouvernement du Québec, les conservateurs devaient jeter les bases d’une fonction publique digne de ce nom, avec l’embauche de fonctionnaires que cela suppose. Tout est à faire.
Chauveau, toujours autant attaché à l’importance de l’éducation, s’est gardé le titre de ministre de l’Instruction publique, un poste qu’il a créé de toutes pièces. À l’éducation, il devra constamment naviguer entre les catholiques et les protestants. La question des droits scolaires de la minorité anglophone sera au cœur de ses préoccupations.

Le gouvernement Chauveau a également mis sur pied la police provinciale, en 1870, qui est l’ancêtre de l’actuelle Sûreté du Québec, et s’est attaqué à la question des doubles mandats des députés qui avaient, à l’époque, le droit de siéger au même moment au provincial et au fédéral.

Le 25 février 1873, Pierre-Joseph-Olivier Chauveau démissionne de son poste de premier ministre. Il a obtenu le poste d’orateur du Sénat canadien quelques jours plus tôt. Gédéon Ouimet est assermenté comme premier ministre le 27 février. Chauveau est mort en 1890.

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