Publié le 07 août 2013
(Québec) Mouchoirs à la main, larmes aux yeux, les Filles du Roy ont été accueillies par des quais bondés, mercredi après-midi, au bassin Louise de Québec. Rassemblées sur le pont de L'Aigle D'Or, elles ont transmis à la foule une joie et une émotion irrésistibles.
Les Filles du Roy ont marché à travers les badauds et ont joué le jeu auquel elles se préparaient depuis plus de deux ans : raconter leur épopée et inscrire leur rôle dans l'histoire du Québec.
LE SOLEIL, YAN DOUBLET
Les Filles du Roy ont ouvert le défilé des Fêtes de la Nouvelle-France mercredi soir devant une foule inspirée par le beau temps. La géante Marie-Victoire et ses copains de cinq mètres de hauteur n'ont pas fait peur aux spectateurs qui se sont hardiment faufilés dans la procession. Il y avait des tambours autochtones et des cuivres du Québec sur une Grande Allée joyeuse et animée. Les Fêtes se déroulent jusqu'à dimanche sous le thème des héroïnes de la Nouvelle-France.
LE SOLEIL, YAN DOUBLET
Leur arrivée à Québec a donné le coup d'envoi des Fêtes de la Nouvelle-France. Elle soulignait aussi le 350e anniversaire de la venue du premier contingent de Filles du Roy dans la colonie. En 1663, 36 femmes courageuses et vaillantes ont traversé l'Atlantique pendant 111 jours pour peupler la Nouvelle-France.
«Ce sont les mères de la nation québécoise», a lancé la ministre Agnès Maltais, lors de la cérémonie d'ouverture des Fêtes.
Vingt-deux filles sur 36 étaient à bord du voilier à son arrivée, en vertu des normes de sécurité de Transports Canada. La sélection a été largement consensuelle, mais il a fallu procéder à trois tirages au sort pour départager celles qui seraient dans le voilier et les 14 autres qui les attendraient dans une tente, sur le quai. C'était émotif, dit-on.
Elles se sont vite rejointes dans une procession bon enfant. Elles ont marché à travers les badauds et ont joué le jeu auquel elles se préparaient depuis plus de deux ans : raconter leur épopée et inscrire leur rôle dans l'histoire du Québec. Des tambours rythmaient leurs pas. La foule se mêlait à ces héroïnes touchées, souriantes, reconnaissantes. Il régnait une sorte de liesse dans le Vieux-Port. Cet accueil plein d'amour a été à la hauteur de leurs rêves, ont confié Monique Picard, Andrée Jinchereau et Ruth Betty, au nom de leurs compagnes.
Elles ont été accueillies à la place de Paris par quelques dignitaires. Mais c'est la ministre de la Condition féminine et députée de Taschereau, Agnès Maltais, qui a été la plus percutante en annonçant qu'elle désignait «l'événement historique de leur arrivée dans le registre du patrimoine culturel». Les mouchoirs ont été bien utiles à ce moment.
«Nous espérons avoir hérité de leur courage», a-t-elle lancé. Elle a aussi mentionné que le bon français s'était «ancré ici grâce à elles».
Martine Cloutier, d'Armagh, une femme douce et réservée, s'est investie dans l'aventure en posant des actions discrètes. Une nuit, alors que le bateau était à l'ancre au large de Rimouski, elle a eu l'idée de jeter une bouteille à la mer, avec la complicité du capitaine, Yves Plante. Elle y a glissé un bout de papier avec le nom de toutes ses compagnes et de toutes les femmes qu'elles incarnent. Cette bouteille dans le Saint-Laurent, c'est le passé qui s'accroche au présent et qui refuse de se laisser oublier.
France Morin, de Québec, a passé une partie de l'après-midi de mardi sur le pont du bateau avec un bout de bois en forme de clé à molette. Elle y entortillait une ficelle et fabriquait, mine de rien, une corde dont elle se servirait pour tenir sa jupe. «Les femmes d'antan ne restaient jamais à rien faire», a-t-elle rappelé.
Les 36 personnificatrices des Filles du Roy participeront activement aux Fêtes de la Nouvelle-France. Elles iront ensuite à Trois-Rivières et à Montréal. Au final, chacune aura l'occasion de vivre une arrivée à bord de L'Aigle D'Or.
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